Réussir... sa mort

Il suffit de se promener dans un rayon de supermarché pour constater que l’on nous vend du rêve, et nous achetons ! Crème antirides, crème antitaches, crème repulpante, crème amincissante : on est dans la panade. Ben oui mes pauvres amis, vous comme moi, avec ou sans crème, nous allons mourir.

Quand quelqu’un meurt je suis  frappée de voir combien ce mot est évité. Non Madame Géranium n’est pas partie, elle ne nous a pas quittée, elle est MORTE . Ca n’est pas un gros mot, ça n’est pas contagieux. C’est juste une étape, et pas la moindre ! de notre vie.

J’aimerai vous raconter l’histoire d’une famille qui a  vécu de longues années à lutter contre une maladie.  Une jeune maman, mère de famille qui est morte. Il y a eu  des hauts, des bas mais cela a été un grand saut dans la vraie vie. Devant la maladie puis la mort on ne triche pas, « l’homme » est à nu. A l’heure où l’on va nous parler d’euthanasie j’aimerai vous raconter leur chemin. D’abord il y a le temps de l'annonce, le temps du choc où chacun est sonné. Puis vient le temps de la lutte contre la maladie. Chacun l’intègre à son rythme.  Puis viens le temps de l’acceptation et  de l’accompagnement.  Les traitements s’enchainent, les années passent et la vie s’en va doucement. Puis vient le temps des adieux. Mon Dieu, que ce temps est riche, beau et douloureux. On se parle en vérité, on relit l’ histoire et l’on prépare l’avenir pour les enfants et le conjoint. Ce temps nous prépare à la séparation et nous permet d'avoir un deuil "plus appaisé"

Le mourant peut se mettre dans les bras de Dieu confiant et en paix. Alors, Messieurs les législateurs, ne nous volez pas cette possibilité de réussir notre mort.